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Logo, par Helena Roux

samedi 23 novembre 2013

Entrevue avec Nicolas Lormeau


Entrevue avec Nicolas Lormeau

par Maya Kucinskas


Vendredi 22 mars 2013...que suis-je venu faire dans cette salle des médailles où règne encore une ambiance festive et où une faible mélodie aux accents mélancoliques, emprisonnée entre les murs aux miroirs obsédants, résonne encore ? Je retourne souvent dans cet univers magique, où se retrouvent d'autres âmes, ayant vécu comme moi en ces lieux imprégnés des joies et peines de la jeunesse...

Il est rare qu'on me rende visite et la solitude s'est emparée de mon cœur depuis que « le castor » m'a quitté pour rejoindre Descartes dans la tour Clovis. Paul aussi est parti vers de nouveaux horizons, me laissant à mes découvertes des temps présents.

Ce jour, alors que je me revoyais une fois encore dans mes années de lycée -assez orageuses il faut dire-, l'arrivée d'une troupe d'élèves m'a arraché à ma rêverie dès les premières heures de la matinée. Ils sont nombreux, garçons et filles confondus...intéressant. Toujours aussi agités que de mon temps. Le professeur est une femme. Elle leur dit de poser leurs sacs au fond de la salle et de ne pas être trop bruyants...ils se débarrassent de leur lourdes carapaces dans un piétinement de primitifs qui n'a pas grand chose à voir avec le rythme de valse qui animait autrefois cette salle de bal.

Tout ce remue-ménage a bien duré un bon quart d'heure, et leur professeur fait remarquer à tous ces étourdis le désaccord entre ses recommandations et l'application qu'ils en ont faite, mais « qu'il était trop tard pour tout recommencer ». Je soupire de soulagement...un mal de tête commençait à m'envahir.

Que viennent-ils faire ici ? Ce n'est pas un cours : on a repoussé les tables pour faire de la place et disposé en cercle les chaises, limitant un espace propice à une sorte de mise en scène théâtrale. Qu'attendent-ils donc ? Le professeur semble elle aussi attendre quelque chose ou quelqu'un. Elle ouvre à deux battants l'imposante porte principale. J'entends dire qu'elle donne sur le centre de documentation des prépas...Oh souvenir de Khâgne !

Cependant, mes jeunes barbares semblent affairés à répéter les vers d'une pièce...oui...de Victor Hugo...Je saisis un vers au vol : « Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure ! »
Voilà bien l'héroïque et mystérieux Hernani...Aurais-je préféré une arrivée dans un Enfer atypique dépourvu de pals et de grils mais pourvu de trois canapés ? Je suis un peu vexé...
Mais voici que l'arrivant attendu fait son entrée...par l'escalier dérobé...Il a lui aussi le sens du mystère !

« Bonjour ! » Ton enjoué, regard malicieux, maintien assuré, il a un pas agile et une attitude décontractée. Prêt à rejoindre son auditoire, il se ravise, déclarant : « Ah, je vais chercher mes lunettes...je me fais vieux ! » Silence absolu. Il s'exclame alors, prenant un air faussement courroucé : « D'habitude, on me dit en chœur « Mais non ! », pour me rassurer. » Je pense qu'il veut détendre l'atmosphère, et il y réussit : quelques rires, timides et discrets.

Nous entrons dans l'action. Le professeur nous apprend que ses élèves ont « mis en voix » un extrait d'Hernani, et qu'elle souhaiterait avoir l'avis d'un metteur en scène de la Comédie Française sur les performances de ces jeunes interprètes. Je commence à trouver ça intéressant...Comment vont-ils s'en tirer ?
« Alors, je vous propose que dans un premier temps, vous me posiez des questions et puis ensuite, je vous laisserai me montrer un peu ce que vous avez préparé. » Un ange passe. Enfin, un élève ose prendre la parole. « Comment nous conseillez-vous de prononcer l'alexandrin ? ».  La réponse du metteur en scène -j'appris par la suite qu'il se nommait Nicolas Lormeau- est très détaillée et le monologue dure près de vingt minutes. « Tout dépend de la pièce. Par exemple, choisissons une œuvre racinienne. » Je vois une jeune fille se lever et lui tendre un livre. « Phèdre, c'est très bien. Au hasard, prenons une réplique :
« Quand tu sauras mon crime et le sort qui m'accable,

Je n'en mourrai pas moins, j'en mourrai plus coupable. » - (I, 3, v. 241-242)
Alors là, vous pouvez voir que toutes les conventions de l'alexandrin sont respectées : césure à la fin des douze syllabes, courte respiration au premier hémistiche, et un peu plus loin, il y a une alternance entre rimes féminines et rimes masculines. Tenez, pour ceux qui connaissent la musique, l'alexandrin racinien, c'est un peu comme ça ». D'une voix juste et mélodieuse, il entonne un air de Mozart. «  En revanche, si l'on prendHernani de Victor Hugo, on s'aperçoit qu'on ne peut pas lire l'alexandrin de la même façon. Prenons par exemple le début de la pièce :
« Suis-je chez doña Sol ? fiancée au vieux duc
De Pastrana, son oncle, un bon seigneur, caduc,
Vénérable et jaloux ? Dites ? La belle adore
Un cavalier sans barbe et sans moustache encore,
Et reçoit tous les soirs, malgré les envieux,
Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux. »
S'il m'était donné de pouvoir rire, je l'aurais fait : Nicolas Lormeau avait lu ces vers comme ceux de Racine, et le résultat était burlesque. La réplique était parfaitement incompréhensible ! Il la relut en omettant la coupure classique et en reliant entre eux les morceaux de phrase. Certains vers semblaient être de vingt-quatre ou même de trente-six syllabes, les rimes étaient estompées, mais tout le sens du texte en prenait du relief. « C'est un peu comme l'écart de style entre Mozart et Rossini, où bien avec Picasso qui place l'œil au niveau du pied ! » Bien...bien ! J'aurais aimé discuter avec ce metteur en scène.
Nicolas Lormeau précise sa pensée en livrant une de ses méthodes de travail :
« C'est pour ça que la première chose que je fais avec les comédiens, c'est de leur donner mon propre manuscrit de la pièce, dans lequel j'ai supprimé toutes les didascalies et où j'ai lié certains alexandrins. » Pourquoi diable supprimer toutes les didascalies ?  Je les ai bien utilisées pour Huit Clos et Les Mouches, et cela aide les comédiens. Mais le metteur en scène ajoute : « Toutes les didascalies de l'époque sont idiotes, et au lieu de rendre la pièce plus vivante, ça la rend complètement superficielle et injouable. » Cette fois, si j'avais pu grommeler, je l'aurais fait volontiers, mais hélas, la tradition des esprits hululants et gémissants est une grossière erreur, je m'en suis rendu compte.
Cependant le metteur en scène illustre ses propos en citant une didascalie: « Don Ruy Gomez renvoie ses gens d'un signe. Il s'approche de Don Carlos que doña Sol examine avec crainte et surprise et sur lequel Hernani fixe des yeux étincelants». Au fur et à mesure de ces indications, le metteur en scène mime la situation : Se levant, il prend un air noble et lève le bras pour indiquer la sortie. Puis, droit comme un pic, il recule, comme poussé par une force invisible en plissant les yeux. Enfin, indiquant l'attitude d'Hernani, il donne à son regard une fixité de rayon lumineux. Cette petite mise en scène ne laisse personne de marbre, et j'en suis moi-même réjoui.
Autre question d'une jeune fille blonde et grande : «Je me demande comment vous avez fait pour apprendre si vite le rôle d'Hernani, puisque vous avez dû remplacer le comédien qui jouait ce rôle ? » Silence. Nicolas Lormeau semble interloqué. Mais, bien vite, il esquisse un sourire, et : « Ah, mais non, c'est toujours Félicien Juttner qui joue le rôle d'Hernani...non non, moi je suis déjà un peu vieux pour jouer ce rôle... » Un élève s'exclame immédiatement : « Mais non ! » Cette fois-ci, c'est pourtant vrai, le comédien qui incarne Hernani est de quinze ans son cadet... « Je suis désolé de vous décevoir, mais non, je ne suis pas un génie ! Mais c'est une belle légende, qu'elle subsiste ! » Le professeur avoue de bon cœur que c'est elle qui en est à l'origine.
« Pourquoi avez-vous choisi de supprimer tous les décors ? », demande un élève.
C'est vrai, c'est une question que j'aurais posée : sans la couleur des canapés dans Huis Clos et les costumes funèbres des femmes dans Les Mouches, l'atmosphère aurait difficilement été recréée.
« Eh bien, il y a deux explications, la première est toute simple : il suffit de lire justement les didascalies. Acte I, une chambre à coucher, celle de doña Sol, donc très richement décorée avec un lit en baldaquin, une belle lampe et une table. Acte II, le jardin du palais. C'est donc un palais espagnol que l'on aperçoit au loin, avec un balcon. Acte III, une nouvelle salle du château. En fait, nous aurions pu la jouer dans cette salle des médailles, c'est exactement comme ça que je me l'imagine. Une série de portraits est alignée contre le mur orné de boiseries. Acte IV, une crypte, un peu comme celle du Panthéon, et avec le tombeau de Charlemagne, son nom gravé en lettres d'ors. Enfin, Acte V, une terrasse du palais. C'est la fête, donc il faut des jets d'eau, des bosquets, des fanfares et un feu d'artifice ! Alors voilà, c'était impossible. Les décors ne se résumaient pas à un cube et une lampe. J'ai dû trancher et j'ai donc choisi le vide. D'ailleurs, la scène bi-frontale du Théâtre du Vieux-Colombier s'y prêtait ! »
Nicolas Lormeau désigne alors une élève : elle s'appelle Aurélia.
« Bon, alors Aurélia, imagine que tu marches dans le désert. » Elle s'exécute. «  Alors vous voyez, lorsqu'on la voit déambuler au milieu de nous, on y croit : de tous les côtés, il y a les spectateurs, et nous délimitons ainsi une surface occupée par Aurélia qui marche dans le désert, et c'est tout à fait crédible. Nous incarnons le décor. Maintenant Aurélia, va devant la porte et marche, comme tu faisais ici. » L'élève s'éloigne du groupe.
« Maintenant, vous y croyez moins puisqu'il y a déjà un décor : vous voyez le mur, la porte, le plafond ; ce n'est plus propice à l'imagination. » Peut-être, mais cela serait à discuter néanmoins.
«Ainsi, le seul décor que j'ai trouvé vraiment indispensable et dans lequel tous les hommes se rejoignent, c'est le tombeau ! Et hop, j'ai placé un tombeau. Et comme le lit de la dernière scène était tout aussi indispensable, j'ai recouvert le tombeau d'un drap. En plus, c'est symbolique : c'est là que les deux amants finissent leurs jours, sur ce lit-cercueil.» Idée originale. Peut-être cette symbolique fait-elle partie de l'évolution moderne de la mise en scène ?
Deux autres élèves sont sollicités :
« Comment t'appelles-tu ?
 -Enola
-Mais c'est pas un nom ça !...je blague ! Et toi ?
-Alexis
-Bon, alors, mettez-vous face à face au centre. Voilà. Vous êtes tous d'accord que pour les spectateurs qui sont de ce côté là, et ceux qui sont de l'autre, ça ne change rien ! Maintenant, mettez-vous plus de ce côté là. Dans ce cas, c'est différent, les spectateurs voient la scène sous différents angles !»
A présent, il y a quatre élèves debout. Une alternance, filles-garçons. Une certaine harmonie a inspiré le choix des partenaires qui sont l'un et l'autre de même taille. Un binôme demeure au centre du cercle formé par l'assistance, et l'autre binôme est à l'extérieur, à l'arrière de la salle. « Prenez-vous les mains et faites un demi tour. » Malgré la position identique, il y doit y avoir effectivement une différence de perception.
Une nouvelle question ? Cette fois, c'est un jeune homme : « Comment vous vient l'idée de mettre en scène une pièce ? »
« Eh bien, un beau jour, il faut avoir une sorte de vision, des images qui défilent. Pour Hernani, ça m'est venu comme ça : j'ai vu les comédiens sur scène, et puis j'avais envie que des personnes voient une affiche avec marqué Hernani, Victor Hugo, et qu'ils aient la volonté d'acheter un billet, de prendre place dans le théâtre et d'être envoûtés par la pièce. En plus, Félicien Juttner a rejoint la troupe au bon moment, et en le voyant, je me suis tout de suite dit que c'était lui Hernani. Quand je lisais la pièce, c'est lui que je voyais. » Je procédais de la même façon...ce désir de donner l'envie aux gens de partager avec vous l'émotion que vous avez ressentie.
« Et puis, parfois au premier essai, ça ne va pas du tout, on se rend compte que ce n'est pas du tout ce que l'on imaginait, mais on ne perd pas courage et on continue ; c'est ça aussi le rôle de metteur en scène, il faut parfois accepter les autres propositions, se demander pourquoi il a fait ça, et puis...dire non quand c'est nécessaire ! Par exemple lorsque je commande une robe verte et large pour une comédienne, et que le lendemain elle arrive dans une petite robe rose...alors on s'interroge, on tente de comprendre le choix du costumier et puis on finit par dire que c'était une grande robe verte qu'on voulait. On voit alors les traits de l'anxiété se peigner sur son visage, et quelques gouttes de sueur couler sur sa joue, et le lendemain, c'est dans une robe orange qu'elle arrive ! »
Quelqu'un d'autre entre dans la salle. C'est une femme munie d'un appareil photo. Sans explication, elle prend quelques photos et reste pour écouter la suite de l'entrevue.
Mon attention commence à faiblir, car il m'est difficile de m'adapter à présent au rythme soutenu des échanges entre ceux de la terre. Mais un autre élève garçon entre en jeu. C'est un jeune homme à l'abondante chevelure frisée, grand et à lunette : « Qu'est-ce que vous pensez de cette idée de moderniser les pièces, par exemple dans Le Songe d'une nuit d'été ? »
« Le terme moderniser n'est pas bien choisi...fondamentalement, je n'ai pas d'objection pour faire jouer des comédiens en jean dans une pièce classique, mais je ne suis pas sûr que ça passerait...Un homme en jean qui dirait « J'attends mon carrosse », c'est un peu étrange ».
La photographe intervient : « Dans Le Songe d'une nuit d'été, ils ont justement changé les répliques pour que ça convienne avec la mise en scène... »
Oh ! Grommelerai-je à nouveau ? Transposer un thème classique à l'époque moderne, tout à fait possible, c'est de la création. Mais changer les dialogues d'une pièce déjà existante pour la faire entrer dans un cadre moderne, cela...me semble dénaturer inutilement. C'est justement « limite », comme dit le metteur en scène.
« Moi, reprend-il,  j'ai coupé quelques scènes politiques très longues et sans grand intérêt pour l'intrigue. Il y a aussi une didascalie et un vers qui me posaient vraiment problème : il jette sa torche à terre et l'écrase du pied. Et le vers qui suit : « Qu'il en soit de son front comme de ce flambeau ! » Rien que pour obtenir l'autorisation d'allumer du feu sur un plateau, il faut effectuer un tas de démarches et contacter trente-six mille pompiers ! Alors imaginez un peu si j'avais demandé d'allumer une torche au milieu d'une scène bi-frontale, de la jeter par terre et de l'écraser du pied ! C'était inenvisageable ! Donc, je devais à tout prix modifier ce vers, et remplacer flambeau ou front par autre chose... »
Silence. Tout le monde est dans l'attente de ce qui va suivre. Je tente moi-même, par défi, de trouver une solution quand, avec une satisfaction légitime, il dit le vers modifié : « Que sa vie s'éteigne comme s'éteint ce flambeau ». Cette astucieuse pirouette recueille l'appréciation de toute l'assistance.
Les questions sont terminées. La suite m'intéresse encore davantage et ravive des souvenirs anciens chers à mon cœur. Les élèves vont donner une interprétation d'un extrait de leur choix. La nommée Enola et sa compagne Aurélia se portent volontaires. Il s'agit d'un extrait entre Hernani et doña Sol :
« Collier, brillants, pendants d'oreille,
Couronne de duchesse, anneau d'or...,-à merveille !
Grand merci de l'amour sûr, fidèle et profond ! »
Nicolas Lormeau l'interrompt : « Moins vite !! Je ne comprends rien. J'ai entendu Grand merci de la morsure, fidèle et profonde ! »  Tout le monde est hilare. Ah !Ah !dirais-je...Pas mal ! D'où l'importance d'articuler les mots...
Aurélia recommence, mais Nicolas Lormeau se montre exigeant : « Non, ça ne va pas. Tu ne les vois pas les colliers et autres bijoux : il faut que tu les imagines. Fermez toutes les deux les yeux et Aurélia recommence. » Celle-ci hésite, elle semble avoir un trou de mémoire. « Ah oui, le trou de mémoire vient toujours quand on prend conscience du texte que l'on déclame ! »
Deux autres élèves se proposent, une fille et un garçon. La jeune fille ne dit qu'un mot : « Ingrat ! », mais Nicolas Lormeau veut qu'il soit prononcé à plein coffre : « Hurle ! Allez, pense que tu dis connard, petit connard, t'as pas vu tout ce que j'ai fait pour toi, et c'est comme ça que tu me remercies !! » Son partenaire se lance dans une longue tirade :
« Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure !
Oh ! je porte malheur à tout ce qui m'entoure !
J'ai pris vos meilleurs fils ; pour mes droits, sans remords
Je les ai fait combattre, et voilà qu'ils sont morts ! »
Une certaine vivacité et de la force manquent à cette déclamation. « Il faut hurler ! Hernani, quand il dit ça, il est hors de lui ! Dis-toi : Mais qu'est-ce que tu racontes petite idiote, avec ta petite jupe rouge ! » C'est animé. Décidément, cette matinée ensoleille ma journée !
Se tournant vers l'une des fenêtre de la salle, Nicolas Lormeau demande : « Où donne cette fenêtre ? –Sur les jardins du proviseur. –Parfait ! Ouvre-là et hurle à pleins poumons le début de la tirade. » L'élève joue le jeu : il ouvre la fenêtre, quelques bruits parviennent du dehors et l'air frais s'engouffre dans la salle. Face à lui-même, heureux de braver un interdit en toute impunité, il hurle les deux premiers vers : 
« Monts d'Aragon ! Galice ! Estramadoure !
Oh ! Je porte malheur à tous ce qui m'entoure ! »
Tous ses camarades sont hilares et les adultes ne parviennent pas à refouler leur rire. A bout de souffle, « Hernani » referme la fenêtre. Les rires s'estompent. « Eh bien, je ne sais pas si vous avez entendu entre deux rires, mais c'était tout de suite beaucoup mieux ! »
La sonnerie retentit. Applaudissements, remerciements, mouvements brusques et désordonnés.
La salle est de nouveau vide et silencieuse.
Les tables sont remises en place, comme si rien ne s'était passé.
Dans un coin, près du passage dérobé, une ombre légère semble demeurer un instant, puis finit par se dissoudre à regret, quand un pâle rayon de soleil vint éclairer un des miroirs.

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